Je suis célibataire. Et je vis bien ainsi.

Quoi? Vous ne me croyez pas? Vous n’êtes pas seul. Je ne compte plus les fois où mes parents,  oncles, tantes et cousin.e.s m’ont souhaité un chum comme vœux du Jour de l’an! Les fois où mes ami.e.s m’ont conseillé tel ou tel réseau de rencontre. (Par chance, ils semblent avoir fini par se tanner!)

Approchez! Je vais vous dire un secret. – Des gens malheureux en couple, ça existe. Des gens heureux dans le célibat, ça existe aussi – Pour vrai. Je vous le jure.

Pourquoi ne serait-il pas possible d’être heureux dans le célibat? Pourquoi il nous faudrait absolument un.e conjoint.e pour atteindre le bonheur?

Pour moi, c’est une aberration d’avoir besoin de quelqu’un pour mener sa vie, pour être heureuse. Je ne suis pas du type à croire qu’on n’est complet qu’une fois trouvée “notre moitié”. Un couple est fait de deux être complet qui choisissent de faire un bout de chemin ensemble, court ou long.

Un.e conjoint.e, à mon sens, est un compagnon, une compagne de vie.   Pas une béquille. 

Une béquille, ce n’est certainement pas ce que je souhaite devenir. Et il s’adonne que je vis assez bien avec moi-même.

Il y a définitivement une volonté d’affirmation dans mon acceptation du célibat.

En premier lieu, une affirmation teintée de féminisme. Je souhaite être autonome, entièrement. C’est-à-dire monétairement, émotionnellement, matériellement et en termes de connaissances et aptitudes. Pas nécessairement être capable de tout faire seule. Ça, je n’y arriverai clairement jamais! (Par manque de compétences et par manque d’intérêt). Mais être capable de trouver seule les ressources pour y arriver.

Je me souviens lorsque je me suis trouvée à habiter seule pour la première fois. Sans colocataire, hors nid familial – que j’avais quitté depuis plusieurs années déjà. Je me suis aperçue que je n’avais pas d’outils pour les menus travaux. Je n’étais même pas en mesure d’accrocher des cadres ou des changer les stores. Lorsque j’ai partagé ce constat avec mes collègues, l’un d’eux m’a dit : « Christyne, t’as besoin d’un homme dans ta vie ». Ça m’a mis hors de moi! « J’ai besoin d’un coffre à outils », que j’ai répondu. C’est sorti tout seul. Un réflexe.

Même si on n’a fait beaucoup de progrès sur le plan de l’égalité des sexes en tant que société, mon point de vue est loin d’être évident pour tout le monde. Du moins, c’est ce que je comprends des commentaires que je reçois! De la cuisson au BBQ à l’entretien de la voiture (et on s’entend là, par entretient je parle de gérer les rendez-vous au garage, pas de changer la transmission!), on me suggère encore de me trouver un homme… Eh misère.

Il y a une part d’affirmation identitaire aussi. Ce volet a longtemps été plutôt inconscient, je n’ai que récemment mis des mots sur cette sensation. Je pense que j’avais besoin de me définir, seule. De me définir d’abord face à moi-même, pas face à quelqu’un d’autre. De trouver mes rêves, mes objectifs, mes intérêts. Les miens, pas ceux d’un autre. Pas ceux d’un « nous ».

Alors, voilà ce qui m’a occupé ces dernières années. Gros programme! Comprenez-vous pourquoi je n’avais pas tellement le temps et l’énergie de chercher mon âme sœur? 

Ce n’est pas que je renonce à être en couple. Je ne suis pas célibataire par revendication. C’est simplement que pour moi, ce n’est pas essentiel, ni prioritaire. Ce n’est pas là-dessus que je mets mon énergie. Comme je n’ai pas besoin d’une personne dans ma vie, je n’en cherche pas.

Il faut dire que la pression sociale est forte à mon âge – célibataire, sans enfant, locataire, travailleuse autonome; à la mi-trentaine, je ne suis pas encore « établie ».

Et c’était ça, la façon dont j’ai choisi de m’établir?

Élargir le champ des possibles, redéfinir les normes sociales… j’ai encore beaucoup de pain sur la planche. C’est pas demain la veille que je vais prendre époux!

4 Responses

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  2. Et oui…la normalité “d’être en couple”. Et une fois en couple…il faut être comme les autres couples ou montrer que “tout va bien dans notre couple”…le masque social.
    Pour avoir été célibataire le plus souvent durant ma vie adulte, on a finit par me lâcher avec les commentaires en ce sens. Mais le “tu n’as pas d’enfants?!?!”…je trouve que ça me dérange encore et celle-là, on me le dit encore. Comme si être une femme accomplie et entière devait nécessairement passer par la maternité. “Ben non, ça n’a pas adonné!” est la réponse souvent formulée. Bien que vraie en partie, je dois aussi dire que je n’ai pas “forcée” en ce sens. Je n’ai pas senti l’appel de la maternité comme d’autres le ressentent.
    C’est étrange :notre société favorise la diversité et la différence dans tout. Mais lorsque l’on s’adresse aux individus, dans certains domaines, on demeure dans les modèles standards.
    à réfléchir! 😉

    1. La (non) maternité aura son billet propre 😉 Il y a beaucoup à dire là-dessus aussi!
      Des fois j’ai l’impression que les gens refusent d’accepter qu’un chemin différent du leur est possible. Comme si c’était révolutionnaire d’être célibataire, ou locataire, etc.!
      Merci pour ton commentaire 🙂

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